jeudi 2 avril 2015

Election Présidentielle historique au Nigéria : mon analyse sur France 24

J'étais invitée sur le plateau de The France 24 Debate le 1er avril 2015 pour débattre de l'élection présidentielle au Nigéria. J'ai le sentiment qu'il y a au moins quatre leçons à retenir pour nous africains, de cette élection historique.

Nous avons ici la preuve que les coalitions politiques organisées permettent l'alternance. Le Général Buhari était un candidat porté par une alliance (All Progressives Congress, alliance de 4 grands partis d'opposition) qui avait son agenda établi depuis plusieurs années et non 6 mois avant l'élection comme parfois on peut le voir dans certaines élections sur le continent. 

Les alliances et partis conservateurs ont tendance à l'emporter en cas de crise sécuritaire. La dimension de "père fouettard" de l'ancien général a certainement rassuré les électeurs en ces temps de crise militaire dans le nord du pays. 


La mobilisation des citoyens et surtout celle de la société civile pour des élections libres et transparentes permet de changer la donne. Je suis impressionnée par les initiatives comme celle de mon amie Kathleen Ndongmo, qui postait des mises à jour à jour constantes et objectives sur le déroulement du scrutin ; ou celles de ses centaines de collègues qui firent de même sur le terrain ce jour là. 


Les nouveaux médias nigérians ont montré leur maturité dans leur capacité à innover dans la recherche et la production d'information. Sahara Reporters par exemple était comme à son habitude en tête de pont médiatique.


Voir un extrait de l'émission :
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Revoir l'émission en entier ici.

mercredi 21 janvier 2015

L'Afrique Centrale et de l'Ouest vaincront l'obscurantisme : #StopBokoHaram #Bringbackourgirls

Je reviens aujourd'hui sur mon blog, après quelques mois d'absence, mais non de silence. Mon combat pour une Afrique libre, digne et fière je le mène à travers mes écrits et actions sur différentes plateformes, notamment mon compte Twitter.

Depuis quelques mois, mon pays le Cameroun est en guerre. Oui, en guerre au Nord, contre Boko Haram, un nom effroyable dont j'entends trop souvent parler depuis quelques années déjà. D'abord au Nigéria, c'est désormais dans mon pays, le Cameroun, que les criminels qui composent ce groupe se réclamant du Salafisme ont décidé d'instaurer la terreur : enlèvements, assassinats, pillages. La liste des exactions commises par ces bandits de plus en plus lourdement armés est longue.


Bannière #StopBokoHaram, licence libre. A utiliser et diffuser autant que possible.

Face à tant d'horreur, que faire en tant que "simple" citoyen(ne)s ? Le Collectif des blogueurs camerounais, dont je fais partie, a décidé à sa manière de se lever contre l'obscurantisme que veulent imposer les criminels de Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Alors je prends ma plume, mon clavier, et ma voix pour dire non à cet obscurantisme, mais aussi pour questionner ceux qui nous gouvernent sur les raisons de l'embrasement de la situation.

L'heure est grave pour le sud du bassin du lac Tchad. Une population de 45 millions de personnes est menacée par la nébuleuse d'un groupe qui se revendique du salafisme et commet les pires exactions. 

Les initiatives pour la sécurité régionale piétinent depuis 2 décades. Ni la Multinational Joint Task Force créée en 1994, ni les promesses d'envoi d'un contingent multinational en octobre 2014 n'ont donné de résultats significatifs, en termes de coopération militaire. 
Les gouvernements du Tchad, du Cameroun ou du Nigéria peinent à établir un organe de sécurité collective pour gérer un problème qui menace leur propre survie. Témoin la base de Baga, désertée par les soldats nigérians avant d'être prise par les militants islamistes, qui sont entrés ensuite en territoire camerounais, en massacrant selon certaines sources 2000 civils

Quelles solutions politiques en matière de sécurité régionale pour la région ? L'appel à l'aide du gouvernement camerounais n'arrive-t-il pas un peu tard ? 

C'était l'objet du débat du lundi 19 janvier 2015 sur The France 24 Debate et ma contribution à la campagne lancée par le collectif des blogueurs Camerounais. 

Mon intervention je la dédie à la mémoire de tous les enfants, toutes ces femmes et ces hommes qui ont perdu la vie sous les balles et les bombes d'autres humains qui ont perdu leur raison. Je n'oublie pas les 230 écolières de Chibok, qui manquent à leur famille, et à nous tous. 

Revoir l'émission (en anglais) : 

1ère Partie



2ème Partie